- Résumé
-
Après avoir commencé par animer vivement les débats à l'aube du mouvement des Lumières, le problème de l'athéisme ressurgit en Allemagne vers la fin du XVIIIe siècle en prenant un relief plus marqué. On peut y accéder par la réception de l'époque caractérisée notamment par divers événements tumultueux provoqués par l'accusation infamante d'athéisme. Toutefois, s'il s'avère que l'évolution de l'esprit rationaliste allemand comportait alors des orientations susceptibles de permettre la rupture plus ou moins radicale avec la religion, la concrétisation effective de l'athéisme demandait, elle, à être exactement précisée - d'autant plus qu'elle se heurtait à de grandes forces de résistance (fondement religieux de la vie spirituelle ; censure ; répression). Aussi la typologie de la libre pensée rationaliste est-elle ici la démarche essentielle. Il en ressort que le processus rationaliste de réduction religieuse passe par différents niveaux dont -l'ordre croissant de radicalisation est le suivant : 1) les tendances irréligieuses et leur accentuation contre la tradition théologique chrétienne (Eberhard, Bahrdt, Mauvillon, Reimarus) ; 2) les ruptures avec toute théologie fidéiste ou l'expansion irréligieuse du déisme (Wekhrlin, Ziegenhagen, Frölich, Schulz, Spazier, Weikard, Hissmann, les Illuminés de Bavière Zwack, Weishaupt et Knigge) ; 3) l'annihilation de toute théologie ou la radicalisation antireligieuse .du rationalisme partagé entre le constat de ses limites et les ressources du matérialisme (Abbt, Forster, Frédéric II de Prusse, Knebel, Lichtenberg, Diez, Fichte) ; 4) les voies de l'athéisme (Einsiedel, Knoblauch, Forberg, l'épistolier de Heydenreich).
- Sommaire
- Auteur(s)
-
Daniel MINARY
- éléments téléchargeables
- En Ligne