- Résumé
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Qui, en Claudel, du spirituel ou de l'artiste, aspirait le plus à la conversion, lequel en a le plus bénéficié ? Ils sont inséparables. Et l'imprégnation scripturaire a aidé à se construire aussi bien l'un que l'autre. Peu de temps sépare les œuvres qui précédent les découvertes spirituelles de celles qui les suivent, mais aussi quel fossé ! On ne reconnaît pas dans le messie sceptique de « Pour la Messe des hommes » le « Poête » de L'Endormie pourchassé par le chœur des satyres, et le Frère d'Une Mort prématurée rêve un enfer qui transpose dans l'absolu ce cauchemar sans fin. Les quatre années qui suivent l'illumination de Noël 1886 sont marquées par une lutte contre la Grâce que traduisent et sans doute aussi guident symboles et situations bibliques. La rencontre avec Dieu a blessé Violaine d'une atteinte aussi mortelle que celle de Tête d'Or. Mais si, tel Jacob, ils sortent tous deux vainqueurs de cette confrontation avec l'ange, ils en reçoivent une force et une vocation tout opposées. Tête d'Or, à l'image des messies laïques de notre époque, tourne sa violence contre les autres et leur impose une soumission totalitaire. Violaine s'indigne, elle, qu'ils n'aient pas le bonheur et subit la violence pour le leur donner. Entre ces deux attitudes se déploie le long itinéraire d'une première conversion qui fera entrer Claudel dans le sein de l'Eglise. Il lui restera à évangéliser ensuite le fonds païen de sa nature, et ce sera le long effort d'une création littéraire nourrie des Ecritures jusqu'aux commentaires bibliques où méditation et création seront totalement confondues.
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Jacques HOURIEZ
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