Centre Jacques-Petit

Le présent recueil s’attache à évoquer les différentes manières, contrastées, paradoxales, ambiguës parfois, mais toujours intenses, qu’André Beucler a eu de décliner le motif de « l’affiche », au propre comme au figuré, dans ses romans comme dans ses articles ou ses émissions de radio, que ce soit sur le ton de l’éloge ou du sarcasme. André Beucler (1898-1985) est en effet aujourd’hui plus connu du grand public pour avoir partagé l’affiche avec Jean Gabin (en tenue de spahi) dans le film de Jean Grémillon, adapté de son roman Gueule d’amour, que comme romancier-phare des Années folles. Entré en littérature en 1925 par la grande porte des Éditions Gallimard avec La Ville anonyme, ce jeune auteur du groupe des « moins de trente ans » enchaîne alors nouvelles et romans. Habité depuis toujours par la passion du cinéma, il cède bientôt aux séductions du journalisme et s’éprend au passage de la « fée Publicité ». Dès le début des années trente, son nom côtoie celui des stars de l’époque (Pierre Brasseur, Charles Boyer, Brigitte Helm…) sur les affiches des films auxquels il participe en tant que scénariste, dialoguiste ou coréalisateur, tandis que, dans les colonnes de Marianne ou même de Paris-Soir, il se fait un nom comme grand reporter.

René Godenne a consacré sa vie à la nouvelle dont il est le spécialiste. Ce recueil d’hommages à l’ami disparu en 2021 commence par des textes plus personnels émanant de proches. La deuxième partie rassemble des études d’universitaires spécialistes de la nouvelle.

Loin de la matière éteinte qui exerce pour ses contempteurs une force d’inertie, le latin est pour Paul Claudel la langue de l’invention et de la jubilation, la source vive des émotions et de la vie, la langue sacrée symbole de l’unité du monde.

Ce livre explore la genèse d’un roman contemporain à la lumière de son manuscrit, mais aussi dans un dialogue constant avec son auteur. Entre confiance et suspicion, cette étude in vivo révèle les mystifications de Claude Louis-Combet.

En 1915, la Duse, rencontrant Claudel pour la première fois, évoque à propos de son œuvre « l’avènement d’un art nouveau ». Douze chercheurs internationaux explorent, dans ce volume, la richesse d’une œuvre dont le rayonnement s’étend de l’Europe aux États-Unis, en passant par la Russie ou le Japon.

L’ouvrage aborde la question des pratiques d’écriture et de lecture des formes brèves, puis analyse quelques grandes œuvres des xix^e et xxi^e siècles. Il s’intéresse également à l’émergence dans la littérature de jeunesse contemporaine de formes hybrides, ainsi qu’à l’usage didactique du texte bref.

Ce livre réunit des études sur les colloques intérieurs de Louis-Combet avec l’Autre : autres époques, textes, artistes, de Rembrandt à Dado. Ces voix intérieures animent la création du romancier, dialogue des inconscients entre lui-même et l’artiste.

Ce volume d’articles place la question de la rédaction des paratextes, ici observés exclusivement et de manière parfaitement neuve sur des manuscrits d’écrivains, au cœur l’auto-représentation auctoriale. L’étude des archives ouvre aussi le champ d’un domaine d’études encore très peu exploré, celui de la « génétique éditoriale ».

Il aura fallu attendre que le christianisme ne structure plus la société pour que la littérature interroge les catégories de mystique et de sainteté, par des relectures ludiques, érotiques ou polémiques de l’hagiographie : l’art ne génèrerait-il pas, à son tour, ses propres saints ? Si tant est qu’il y ait des croyants de la littérature, la véritable foi littéraire n’est-elle pas inséparable du blasphème ? Aussi interrogeons-nous les conditions de possibilité d’une théologie de la littérature, à travers l’exploration du rapport paradoxal que la Modernité entretient avec le sacré.